La libido et ses fluctuations

Auteur :

Editor Odess

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Comprendre la Libido : Fluctuations et Perspectives selon Julie Stas de Richelle - Sexologue

Dans cet article, la sexologue Julie Stas de Richelle explore en détail la notion de libido, pilier essentiel de la sexualité. Elle met en lumière les différentes expressions du désir, de la spontanéité à la réceptivité, en passant par l’alimentation de l’excitation. Soulignant l’importance de la communication et de la compréhension mutuelle dans les relations, elle aborde également les facteurs personnels, relationnels et événementiels influençant les fluctuations du désir. À travers une approche empathique et sans jugement, elle invite à une réflexion sur la gestion des différences de libido au sein du couple, tout en soulignant l’importance de la consultation professionnelle lorsque nécessaire.

1. Définition

Le terme « libido » est utilisé pour parler de l’envie ou du désir dans le domaine de la sexualité.  Souvent, on l’utilise pour dire de quelqu’un qu’il a « beaucoup de libido » ou, au contraire, qu’il a une  « baisse de libido ». Avant de discuter de ces possibles variations, il faut d’abord comprendre ce que  cela veut dire. 

Le terme scientifique est « désir sexuel » et il est à la base de la réponse sexuelle humaine, aussi bien  chez les personnes avec un vagin que chez les personnes avec un pénis.

La réponse sexuelle est composée de cinq phases : le désir, l’excitation, le plateau, l’orgasme et la résolution

Le désir peut prendre différentes formes : le désir spontané, le désir réactif et le désir carburant

1) Le désir de spontané 

C’est le plus connu et souvent on pense que c’est le seul qui existe. Le désir spontané est celui qui  surgit « naturellement » à l’intérieur de soi. 

2) Le désir réceptif  

Ce désir apparaît en réponse à une stimulation sexuelle, quelle qu’elle soit : voir, sentir, percevoir  tous types de stimuli considérés par la personne comme excitants. 

3) Le désir carburant  

Celui-ci alimente l’excitation pour que le désir reste présent tout au long du rapport sexuel. Il est lié  au système de récompense qui est renforcé grâce aux souvenirs des expériences agréables. 

2. Comment le percevoir ?

La première clé concernant le désir est de réussir à le percevoir. Chacun·e ressent le désir à sa façon,  mais il n’est pas toujours simple de mettre des mots sur cette sensation, pourtant c’est un exercice important. Posez-vous la question « Comment est-ce que je ressens le désir dans mon corps ? », la  réponse n’est pas la même pour tout le monde. 

Voici des exemples : chaleur, « feu dans le corps », fourmillement au niveau de la zone génitale,  envie « urgente » de s’engager dans un rapport sexuel, … Alors, trouvez votre propre réponse ! 

3. La baisse de « libido »

La libido n’est pas quelque chose de constant, le désir fluctue naturellement au sein d’une vie, d’une  journée et d’une relation. C’est normal ! 

En sexologie clinique, on parle de trouble du désir ou de l’excitation. C’est une problématique très souvent abordée en consultation de couple (mais la baisse de désir peut apparaître également lorsqu’on est célibataire). 

Les causes des variations de désir sont multifactorielles, voici une liste (non-exhaustive) des potentielles causes : 

1) Les facteurs personnels 

  • Le degré de connaissances sur la sexualité, l’anatomie, le désir, le plaisir, … 
  • L’éducation sexuelle
  • L’image de soi
  • L’anxiété, la difficulté à lâcher prise
  • La dépression
  • Les contraceptions hormonales non adaptées
  • Les chirurgies à proximité de la zone génitale, pelvienne
  • L’âge (car le désir diminue avec l’âge) 

 

2) La relation avec le/la partenaire 

  • La mauvaise connaissance de l’autre et des pratiques appréciées
  • La mauvaise satisfaction conjugale (cela recouvre différents problèmes au sein du couple) 

 

3) Les évènements de vie  

 

Lorsque le désir sexuel est bas de manière persistante, on parle de désir sexuel hypo-actif (DSH). On ne définit jamais un DSH en fonction de la fréquence des rapports sexuels (seuls ou partagés) mais bien sur base des désirs affectifs et sexuels de chacun des partenaires. De plus, on parle de DSH  uniquement quand cela cause de la souffrance à la personne concernée.

4. Comment gérer la différence de libido au sein du couple ?

Tout d’abord, il faut en discuter avec son/sa partenaire !  

Ce conseil semble logique mais ce n’est pas toujours une étape facile. La bonne communication sera un point essentiel dans ce type de conversation car cela donne parfois lieu à de la vexation, de la remise en question ou encore de la jalousie. Il faut bien comprendre que le désir n’est pas uniquement lié à la personne en face de soi.  

Ensuite, sortir de la routine et se réinvestir dans la séduction s’avèrent parfois être des pistes suffisantes : parler ensemble de ses fantasmes, avoir des rapports sexuels ailleurs que dans la chambre, investir dans des sextoys ou des jeux sexuels,  … 

Cependant, la majorité du temps il est utile de consulter un·e sexologue idéalement en couple, étant donné que les deux partenaires sont concernés par la sexualité du couple.  

5. L’essentiel à retenir

Gardez en tête qu’il ne faut pas culpabiliser des fluctuations du désir, c’est naturel et normal. Attention, faire culpabiliser son/sa partenaire ou bien se forcer soi-même pour faire plaisir à l’autre empirera toujours le problème. L’objectif principal du processus est de remettre une dynamique positive autour de la sexualité et non l’inverse. 

De manière générale, communiquer avec son/sa partenaire de ses envies, fantasmes ou limites est toujours bénéfique !

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Autrice : Julie Stas de Richelle – Sexologue

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Pour réserver une consultation https://www.juliestas.com/rendezvous

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Sources :

Basson, R. (2000). The female sexual response revisited. Journal SOGC, 22(5), 378-382. 

Cour, F., & Bonierbale, M. (2012). Sexual desire disorders in women. Progres en Urologie: Journal de  L’association Francaise D’urologie et de la Societe Francaise D’urologie, 23(9), 562-574. 

Vuille, M. (2014). Le désir sexuel des femmes, du DSM à la nouvelle médecine sexuelle. Genre,  sexualité & société, (12).